En ce jour du 8 mars 2020, il m’a semblé opportun d’exprimer mon ras-le-bol !
L’affaire Polanski, l’affaire Matzneff, l’affaire Heanel, l’affaire Weinstein… J’ai suivi et je suis toutes ses affaires. Et lorsque les résultats de l’appel à témoignage initié par le collectif #NousToutes et auquel 100 000 femmes ont répondu, sont tombés, je suis tombée aussi mais pas des nues… Je suis écœurée comme de nombreuses femmes et j’espère de plus en plus d’homme. Féministe je le suis. De la difficulté d’assumer ce mot, j’en étais. Mais aujourd’hui, le temps de la honte est révolue. Nous, femmes, avons subis et subissons quotidiennement le sexisme mais aussi l’agression, de notre physique et de nos mots. Ces mots qui s’expriment de manière complètement anarchiques dans un monde ultra-connecté. Ces hommes d’abord et ces femmes aussi qui expriment soutien et acceptation à ces criminels me consterne. N’aurait-il pas fallut annulé la mascarade des Césars pour cause d’épidémie d’ignorance vis-à-vis de victimes toujours plus culpabilisées ?

Qu’importe donc la forme, il est temps de s’accorder sur le fond. Ce fond de tolérance et de bienveillance que nous portons en nous et qui fait qu’une société et que l’humain est capable d’avancer vers le meilleur. La concurrence fait de nous des êtres individualisés à l’extrême. Où celui et celle qui s’en sortent, luttent. Alors luttons mais luttons bien ! Ayons l’ambition du meilleur. Cessons de nous battre sur la forme, accordons-nous sur le fond. Est-ce bien nécessaire de continuer à dénigrer nos mères, nos sœurs, nos filles ? De minimiser des actes abjects sur des femmes qui tentent de faire évoluer notre société vers plus d’équité ? De débattre sur la formulation d’une phrase ou l’expression d’une colère plutôt que sur la raison de cette colère ? De critiquer ces femmes qui s’expriment au nom de toutes les autres victimes qui ont peur ou manque de courage – parce qu’il en faut du courage pour parler de ces actes traumatisants – et osent se lever face à l’adversaire. Il existe nombre de sujet de lutte dans ce monde mais celui-ci est celui de la moitié de la population et ce n’est pas rien !
Je tiens, ici, aussi à souligner l’action d’un collectif masculin auquel j’ai apporté mon soutien et qui prouve que certains hommes commencent à prendre leurs cou*** à 2 mains et à affirmer haut et fort que « MAINTENANT, CA SUFFIT ! » Malheureusement, nous en sommes à demander aux hommes de parler aux hommes… Tous les jours (et l’apparition de ce plaidoyer n’a pas dérogé à la règle), lorsqu’un sujet féministe tombe sur la table, j’enfile 3 paires de gants et une paire de moufle pour exprimer dans des termes les plus doucereux possibles, notre sentiment à Toutes. J’avoues que plus le temps passe, plus j’ai envie d’ôter ces gants pour foutre des torgnioles. Tout ça pour dire que moi aussi je suis en colère, colère de devoir répéter sans cesse la même chose, de devoir caresser ces messieurs dans le sens du poil pour ne pas froisser leurs égos, colère d’entendre ses témoignages de femmes traumatisées, abimées… dénigrés voir moqués. Bizarrement quand on parle de la statistique d’une femme sur 2 qui a vécu un rapport sexuel avec une pénétration non consentie – bizarrement – là y a plus personne !
Je reprendrais donc à mon compte une expression de majorettes : « Go girls ! Go ! ». Et peut importe si vous n’êtes pas d’accord sur la forme car au fond je m’en bats les ovaires !